Quel œuf couver ?

A plusieurs reprises dans la journée du 19/03/2012, la femelle semble embarrassée par la présence de son 2ème œuf, pondu au mauvais endroit. Je la vois plusieurs fois essayant de le couver brièvement, puis revenant finalement à son premier œuf. Cette situation m’inquiète un peu, car si elle couve alternativement ses deux œufs, aucun ne risque d’éclore. Je décide donc d’intervenir et le soir du 19/03, je surveille le départ de la femelle et quand je suis sûr qu’elle a quitté le nichoir, je fonce dans le grenier pour mettre son 2ème œuf à côté du premier.

La femelle couve son 2ème œuf et néglige le 1er !
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Le mâle se montre

Le 18/03/2012 au soir je cadre la caméra de façon à voir le couloir. Vers 20H30, la femelle appelle activement le mâle qui se montre finalement dans le couloir quelques secondes.

Un deuxième œuf pondu… à côté du nid !

Le 17/03 dès 19H15, la femelle a émis des séries de « tchi uit » pendant environ une demi-heure, en surveillant l’entrée du couloir du nichoir, comme si elle appelait le mâle, qui est sensé la nourrir pendant l’incubation. Mais celui-ci ne s’est pas manifesté. A 19H47, la femelle se lève et quitte le nichoir, pour revenir couver après une absence de 35 minutes. En son absence, j’en ai profité pour explorer le nichoir par caméra interposée et là, surprise, je découvre un deuxième œuf pondu à l’opposé de la chambre. ça ne fait pas très sérieux. Pourquoi ce comportement ? Est-ce une jeune femelle inexpérimentée ? A 20H24 elle quitte le nid à nouveau pour revenir 5 minutes plus tard, des plumes d’oiseaux dans les « moustaches » (les vibrisses). Je suppose que le mâle lui a apporté comme proie un petit oiseau. Ma caméra ne permet pas de surveiller le couloir d’entrée (contrairement au nichoir n° 2).

Dans la soirée à plusieurs reprises la femelle a appelé le mâle soit depuis sa position de couveuse, soit à l’entrée du couloir. Dans la vidéo suivante on aperçoit le deuxième œuf pondu en dehors du « nid ».

Premier œuf !

Le 15/03 au soir je constate la présence d’une chouette dans le nichoir. Au moment où elle quitte le nichoir pour se dégourdir les ailes, vers 19H45, je découvre qu’un œuf a été pondu.

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Un second nichoir à chouettes installé dans le grenier

Pensant que le nichoir 1 serait occupé à nouveau par les crécerelles en 2012 et afin de donner une chance à des chouettes de nicher, j’ai installé pendant l’hiver un deuxième nichoir dans le grenier, à environ 7-8 m du précédent. ce deuxième nichoir donne sur la même façade du bâtiment, qui donne elle sur une prairie. Deux caméras IP équipent ce nichoir n° 2 : une dans le couloir d’entrée, une autre dans la « chambre ». A ce jour, ce nichoir n’a pas été visité. Peut-être que le couple de crécerelles l’adoptera…

Equipement utilisé

En 2011, lors du suivi de la reproduction du couple de crécerelles, le nichoir était équipé d’une mini-caméra infrarouge fixe. Le signal vidéo était transmis à distance vers une télévision et un magnétoscope via un un émetteur et un récepteur radio dans la bande des 2.4 GHz. Il était en effet compliqué de transporter le signal vidéo sur une distance de 40 m dans un câble blindé.

En 2012, j’ai opté pour une autre solution : une caméra infrarouge IP reliée à un réseau informatique via un câble RJ45 de 50 m. Cette petite caméra peut être contrôlée directement par un ordinateur du réseau : orientation 2 axes, contraste, luminosité, allumage des leds infrarouges, enregistrement de snapshots et de vidéo (640 x 480), déclenchement automatique paramétrable en sensibilité.

Le logiciel de contrôle accepte jusqu’à 6 caméras sur le réseau. J’en contrôle pour ma part 3 reliées à un routeur : 1 dans le nichoir n° 1 et 2 dans le nichoir n° 2. Il existe une possibilité de la relier par wifi, mais les essais n’ont pas été concluants, même en intercalant un amplificateur de signal. En paramétrant une adresse IP fixe (dyndns), il est possible d’accéder à la caméra, à partir de n’importe quel poste informatique via internet.

Ci-après les équipement de 2011 et de 2012.

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Pourquoi images et vidéos sont en noir et blanc ?

Il fait très sombre à l’intérieur du nichoir ; de plus, la plupart des activités interviennent la nuit. Pour que la caméra puisse « voir » quelque-chose, il faut éclairer l’intérieur du nichoir : c’est ce que l’on fait à l’aide d’une lumière… invisible : l’infrarouge, pour ne pas déranger les oiseaux. Si notre œil et celui des chouettes ne perçoivent pas la lumière infrarouge, le capteur de la caméra, lui, y est sensible et peut donc filmer des images. Par contre, ces images sont en nuances de gris. Pour avoir des images en couleur, il faudrait éclairer avec de la lumière blanche, ce qui est inhabituel pour des oiseaux nocturnes et qui plus est cavernicoles. Cela les dérangerait et ils pourraient abandonner le nichoir.

Pourquoi ce blog ?

Il y a cinq ans, j’ai installé un nichoir « à chouette » dans le grenier du Centre d’initiation à la Nature du Grand Moulin, à Francheville (69). Celui-ci a été occupé dès son installation par des chouettes effraies qui s’y sont reproduites plusieurs années. Il y a trois ans, le nichoir a été squatté par un couple de faucons crécerelles et les chouettes ont déménagé. Malheureusement, suite à la mort d’un adulte (collision voiture), il n’y a plus d’effraies autour du Grand Moulin. Au printemps 2011, j’ai pu suivre la reproduction des crécerelles via une mini-caméra infrarouge et d’une transmission par radio HF. L’hiver dernier, j’ai remplacé cet équipement par une caméra infrarouge IP accessible sur mon réseau internet. Le nichoir a été occupé occasionnellement pendant l’hiver par une chouette hulotte. Le 15/03/2012, j’ai eu la surprise de voir qu’un oeuf avait été pondu : l’espoir de suivre la reproduction de cette espèce se présentait enfin. Comme je souhaitais faire partager cette expérience, mais que la bande passante internet de mon serveur ne permet pas un accès direct via internet, j’ai décidé de créer un blog pour mettre en ligne des images et des vidéos capturées dans le nichoir. J’espère que la reproduction ira jusqu’à son terme et que nous prendrons plaisir à découvrir quelques moments de la vie secrète des chouettes.

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Le nichoir n° 1 est situé dans la fausse fenêtre de gauche, le n° 2, dans la fausse fenêtre de droite.

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La façade du bâtiment donne sur une prairie.

Envol vespéral

26/03/2012 – soirée : Je voulais assister à l’envol de la femelle, de l’extérieur. Je me suis posté au crépuscule sous un filet de camouflage, muni d’un appareil de vision nocturne. Le filet de camouflage, ça peut paraître incongru et inutile la nuit, mais avec des clients nyctalopes comme ceux-là, on sait jamais. A 20H58, nuit noire, la femelle fait son apparition à l’entrée du nichoir, regarde dans ma direction (tiens donc…), ses yeux brillent comme des phares de voiture, puis elle s’envole sans un bruit.