Plumasseries

27/04/2012 – 20H30 : Lolotte a quitté le nichoir très tôt, à 20H15, alors qu’il faisait encore jour. On peut apprécier la décoration du nid, agrémenté de jolies plumes de… Bref, de jolies plumes. Côté plumes on peut remarquer que celles des poussins commencent à pousser. On devine un semblant de crête iroquoise, et les gaines des plumes des ailes sont maintenant bien visibles. La pousse de leurs plumes doit les grattouiller un peu, car ils esquissent parfois des gestes de toilette avec leur bec. Par ailleurs, les deux poussins commencent à ouvrir -ou plutôt entrouvrir- les yeux, ce qui nous réserve de jolis ronds de tête quand il commenceront à observer leur environnement.

Quand les enfants grandissent

Nuit du 26 au 27/04/2012 : Avec le développement des jeunes qui nécessitent moins de protection, le rythme d’activité de Lolotte change. La nuit dernière, elle s’est absentée à cinq reprises, de 8 minutes à plus d’une heure. Pour la première fois, elle est revenue (toute mouillée, toute fripée) avec une proie au bec, un beau lombric, aussitôt distribué à ses poussins. Le mâle, lui, n’a apporté qu’un petit rongeur. Quand le mâle revient au nid en l’absence de la femelle, il se sent comme investi d’une responsabilité parentale et reste un moment près de ses poussins, alors qu’il ne s’attarde jamais quand la femelle est là. Il reste un moment, attendant le retour de Lolotte, mais surveille l’entrée du nichoir, semblant dire « Vite, viens me relayer, je ne sais pas faire ».

Elle l’a fait !

26/04/2012 – 18H : Petit coup d’œil sur mon écran pour voir ce qui se passe dans le nichoir. Là, stupéfaction, je découvre Lolotte et ses poussins au milieu d’un amas de plumes et de morceaux d’ailes désarticulées : je reconnais tout de suite certaines plumes caractéristiques, notamment des rectrices (plumes de la queue), barrées avec une large bande terminale noire. Je dois me rendre à l’évidence, ++Lolotte a tué et mangé la femelle de Faucon crécerelle++ ! Ses poussins, repus, ont dû profiter du festin. Je n’ai pas assisté à la scène , ni n’ai pu la filmer, l’équipement étant éteint dans la journée. A midi, tout était normal, je suppose donc que ça s’est passé dans l’après-midi, probablement à l’intérieur même du nichoir, lors d’une incursion du crécerelle en territoire ennemi. Poussée par son instinct de protection de sa nichée, la démonstration de territorialité a tourné à l’acte de prédation.

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Mauvais temps

Nuit du 25 au 26/04/2012 : Lolotte s’est absentée deux fois cette nuit : près de 45 minutes en début de nuit (retour à 21H55) et pendant 1H30 entre 3H et 4H30. Durant cette deuxième absence, Lolo a déposé un rongeur et est resté seul pendant deux minutes près des poussins. Lolotte n’a pas ramené de proie au nid. Un vent violent s’engouffrait dans le nichoir, levant la poussière et faisant voler les plumes éparses. Est-ce dû à ces conditions particulières, toujours est-il que c’est la première fois que j’entends la femelle émettre des séries de gloussements sourds, comme pour rassurer ses poussins, ou se rassurer elle-même. Mais ce n’est là qu’une hypothèse osée.
Les poussins ont encore grandi. Ils réagissent maintenant à l’arrivée de leur mère.
Une deuxième proie, un rongeur, a été apportée par le mâle à 6H.

Nuit calme

Nuit du 24 au 25/04/2012 : la séquence suivante présente les quelques événements de la nuit. On voit d’abord Lolotte qui après avoir appelé le mâle en début de nuit, quitte le nichoir. Elle laisse ses poussins une demi-heure seuls. C’est la première fois qu’elle s’absente si longtemps, prémisse d’un changement progressif d’organisation. On voit Aluco et Aluca au contact l’un de l’autre pour se tenir chaud, au milieu d’une collection de plumes, reste du petit oiseau apporté hier. Lolo n’a apporté qu’une seule proie cette nuit : un petit mulot. Lolotte s’est absentée un petit quart d’heure vers 6H. On la voit enfin sur ses poussins, obligée souvent de se tenir dressée car ça commence à devenir encombrant sous son ventre. Quand elle nourrit, elle tient sa proie dans une serre et l’approche de son bec en même temps qu’elle se baisse pour la dépecer. Pour tenir l’équilibre elle prend appui sur ses deux ailes baissées. On la voit ici faire un peu de nettoyage, picorant les petits morceaux de viande, reste des dernières agapes.

Tapage diurne

24/04/2012 – 13H30 : C’est quoi tout ce boucan sous mes fenêtres ? On ne peut plus dormir tranquille ? %%%
C’est la récré, Lolotte ! 50 petits enfants plein d’énergie sont venus en visite scolaire au CIN du Grand Moulin. Après les activités sérieuses de la matinée, sur la nature et les petites bêtes, c’est le moment où l’on se défoule un peu. Heureusement, ça ne dure pas trop longtemps…

Ravitaillement

A 20:25 le mâle annonce sont arrivée près du nichoir, par son chant, la femelle lui répond aussitôt par ses « tchi uit ». Il fait son apparition dans la chambre, un campagnol au bec. Je ne l’ai encore jamais vu plus d’une fois par nuit dans le nichoir. La transmission des autres proies doit se faire à l’extérieur, soit sur le perchoir d’entrée, soit sur un arbre proche.
Les proies vues jusqu’à maintenant sont surtout des campagnols, mais aussi des mulots et même un oiseau.

Nidicoles et semi-altriciels !

Ben vous m’en direz tant. Les poussins des rapaces nocturnes sont dits ++nidicoles++, c’est-à-dire qu’ils ne quittent pas le nid à la naissance (contrairement aux nidifuges tels que les poules et les canards) et ++semi-altricels++ car ils ne sont pas complétement développés, notamment au niveau sensoriel et de leur coordination motrice (vous l’aurez constaté !). « semi » car ils sont néanmoins couverts d’un duvet à la naissance (contrairement aux passereaux qui naissent nus). Cela implique des soins attentifs de la part de leurs parents, ici exclusivement la femelle, qui doivent les nourrir et les réchauffer. Les poussins n’ouvriront les yeux qu’à l’âge de 12 jours environ (J-2 pour Aluco), âge auquel ils commenceront à faire des pelotes de réjection, quand leur nourriture deviendra plus consistante. Jusqu’à cet âge, la femelle nettoie leurs déjections, simplement en les…  avalant. Beurk ! Les mamans chats (pas huants) font bien la même chose… On observe sur le côté du nid deux proies en réserve, dont un petit oiseau.

Ravitaillement

Nuit du 23 au 24/04/2012 : la chasse a été bonne pour Lolo : 4 proies apportées au nichoir. Un petit oiseau, un gros lombric et deux rongeurs.

Vigilante

23/04/2012 – 7H : Lolotte entend les cris du mâle crécerelle dans les parages. Pour prévenir une intrusion, elle fonce jusqu’au perchoir d’entrée du nichoir, pour manifester sa présence au grand jour. Les crécerelles semblent s’être installés non loin de là, dans un vieux nid de pie, mais le mâle continue à se percher de temps à autres à l’entrée du nichoir des hulottes, en particulier le soir pour se chauffer au soleil. Cependant, il ne se risque plus à l’intérieur.